lundi 16 février 2009

"Sous le pont Mirabeau coule la Seine, Et nos amours, faut-il qu'il m'en souvienne"

1h30, peux pas / veux pas dormir, mal au crâne, pulsion de sortir, et si, marcher dans Paris la nuit, hop, saut du lit, enfile un jean et des baskets, le gros sweat à capuche pour l'anonymat, et hop, dehors, que faire, où aller, droite gauche, remonter, non, longer la Seine, à gauche, vers le centre, courir un peu, autant que mes poumons le permettent, avancer, vers où je ne sais pas, la tour Eiffel me tend les bras, pont d'Iéna hésitation, Troca ou pas, non, à droite toute, traverser la Seine, pleine de remous, face à face avec Elle, passer entre ses grandes pattes, le vertige en regardant en l'air, se sentir peu, se sentir rien, la tête vide, les gouttes commencent à tomber, quel que soit le beau temps qu'il a fait dans la journée, à Paris la nuit sous la bruine, continuer, toujours en avant, personne nulle part, odeur de verdure, peu de voitures, parc du Champ de Mars, sentir le regard de la Grande Dame de Fer dans mon dos, d'autres monuments en face me font de l'œil, impression de tranquillité, quelques rires dans le noir, Ecole Militaire, en passant devant la station de métro, respirer son odeur, se gaver les sens, Invalides, quelques bars en train de fermer, petite hésitation, pousser jusqu'à Montparnasse ou pas, et puis non, avenue de la Motte Picquet, boulevard de la Tour Maubourg, vers le nord, s'éloigner, pourquoi, est-ce que je fuis, qu'est-ce que je fuis, ne pas penser, juste avancer, se laisser porter, quai d'Orsay, pont des Invalides, à côté le pont Alexandre III et ses statues dorées, refaire coucou à la Seine, les mouettes qui piaillent et se pressent sur les bateaux mouche, de monument en monument, le Grand Palais, question, aller place de l'Etoile, déjà 2h10, se fait tard, ai sûrement raté l'illumination de la tour Eiffel, tant pis, rentrons longer l'eau, les péniches, fin de gala, odeur d'alcool au passage d'une berline, fenêtre ouverte sur une grosse doudoune à fourrure et son cigare, Paris by night, peu de vie un dimanche soir, Paris 16e dort, petite poussée d'adrénaline au démarrage d'une machine dans un chantier sur les quais, tout est en ordre, le crachin se transforme en pluie, gouttes d'eau sur mon visage, j'ai trop chaud, j'apprécie, croise une bande de racailles, planque la clope, ne baisse pas les yeux, ne les regarde pas en face, trace ta route, sont habillés comme moi, suis habillée comme eux, pas de problème, avenue de New York, la jolie flamme est là, la rue coule avec le fleuve et le temps passe, tant pis pour les Champs, tant pis pour le Triomphe, bonjour Trocadéro, je t'ai gardé pour le retour, reviens à Passy, petit regret de ne pas avoir osé sortir plus loin, dernière cigarette avant de dormir, 2h30, une heure à marcher, comme une parenthèse, une respiration, retour à la vraie vie, c'est fini.

La Tour Eiffel vue d'en dessous, illuminée comme elle ne l'était pas quand je suis sortie...

jeudi 12 février 2009

La vie à Paris (Auteuil, Passy, tout çâââ... :)

... ou comment rencontrer Alexandra Lamy en pleine interview pour Comme Au Cinéma en allant prendre son petit déjeuner au café du coin (le Zebra Square, café à 6 euros, c'est sympââ) ; puis le lendemain trouver son quartier refait façon 60s, avec son petit restaurant de "cuisine inventive" le Tournesol rebaptisé pour l'occasion "Café des Arts", et des voitures légèrement anachroniques garées devant l'immeuble. Petit aperçu :



































Merci aux projecteurs qui transforment la nuit en jour et mettent en lumière ces fabuleux vestiges automobiles !

lundi 9 février 2009

Astérix et Obélix mission Cléopatre : monologue d'Otis



Claude Rich (Panoramix) : "C'est une bonne situation, ça, scribe ?"

Edouard Baer (Otis) : "Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n'est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j'ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... Je ne suis qu'amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd'hui me disent "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ?", eh ben je leur réponds très simplement, je leur dis que c'est ce goût de l'amour, ce goût donc qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain, qui sait, peut-être seulement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi..."

vendredi 6 février 2009

Derniers films vus (un jour je trouverai un titre original)

Espion(s) *****

C'est pénible, à force, cette manie qu'ont les français de faire des films français ! Le scénario prometteur est totalement desservi par une réalisation molle très intello-isante, "je veux faire du cinéma pour montrer que j'en ai dans la tête" ; et par un Hippolyte Girardot en agent de la DST sans personnalité identifiable puisqu'il ne joue pas mais lit un texte... Guillaume Canet et Géraldine Pailhas sauvent un peu les meubles, quelques émotions passent dans la lenteur de l'action... On aurait voulu s'accrocher aux personnages, se prendre au jeu du film d'espionnage, mais il aurait fallu que le réalisateur du bien meilleur "Ne le dis à personne" prenne les commandes !




Slumdog millionaire *****

Aussi exubérant qu'un film bollywoodien, riche, puissant, émouvant, violent, exotique... On plonge dans l'envers du décor, de l'autre côté de la carte postale, on en prend plein les yeux et plein les oreilles ; on rit, on pleure (ou presque), on s'émeut, on s'attache, on espère, on a peur... Finalement le film n'a pas grand chose à voir avec la bande annonce, c'est tellement de choses à la fois que c'est dur à décrire : au risque d'en faire un peu trop, Danny Boyle nous entraine dans la comédie, le polar, le film social, la romance... On en sort heureux !






Twilight chapitre I *****

En mode midinette j'ai-encore-la-culotte-toute-mouillée- et-les-hormones-au-plafond, j'avais attribué à ce film 5 étoiles pas du tout objectives (cf commentaires outragés de Mimilie), mais comme seuls les cons ne changent pas d'avis, voilà un bel exemple de mon inconstance : bim 2 étoiles en moins ! Le bel éphèbe, parfait pour illustrer un précédent article ("The naughty teacher"), m'a permis de passer un excellent moment, mais si l'on fait abstraction de son physique il ne reste plus grand chose. Pour preuve, quelques semaines après l'avoir vu, je ne me rappelle plus vraiment de la qualité du film... (Quoi, ma mémoire, qu'est-ce qu'elle a, ma mémoire ?!) Bah... Je le reverrai bien pour vous dire ce qu'il en est ;)



Largo Winch *****

Bonne surprise ! Je m'attendais à une sombre merde, Tomer Sisley en Largo, la bonne blague, Paolo Seganti (le Largo de la série) était bien plus sexy (rien qu'avec son nom, en fait...) (comme quoi je ne quitte pas le rôle de midinette facilement, hein !), et puis en fait non, c'est un film honnête. Pas de quoi crier au génie, mais il remplit son contrat de divertissement. Voilà justement une réalisation tout sauf franchouillarde (seul le jeu des acteurs l'est encore un peu), efficace et stéréotypée, de quoi s'y plonger sans réfléchir... puis l'oublier assez vite.

jeudi 5 février 2009

Dire des conneries mais les dire bien : mise en application



(ou divertissement sur le thème du que dire)

J'ai conscience, suite à cette longue période d'inactivité de début d'année - remises en question, flemme, bouleversements divers - d'avoir légèrement déconcerté mon maigre lectorat en déterrant un cours de chimie des limbes de leur mémoire scolaire, puis d'avoir achevé de les décevoir avec l'article suivant (donc précédent celui-ci), même s'ils devraient m'être reconnaissants d'enrichir leur culture musicale, n'est-ce pas (oui, j'ai déjà casé l'adjectif "maigre" ailleurs, je ne tiens pas à me répéter... ;) ; bref, je suis tout à fait consciente de les avoir terriblement frustrés en les privant de ma prose pendant plus d'un mois, et voici donc voilà, appréciez cette logorrhée comme preuve de ma grande générosité bloggesque et de mon repentir sincère !

(A savoir que, faisant moi-même partie du maigre lectorat sus-cité, puisque j'éprouve un plaisir contemplatif et totalement narcissique - assumé - chaque jour renouvelé à boire mes propres paroles - notez que je ne m'y suis pas encore noyée* - qui fait de ce blog le site que je visite le plus souvent quand je m'ennuie, je me suis déçue moi-même en même temps que les autres ! Mais, dans ma grande mansuétude, je me pardonne...)

Et donc, je vous livre une nouvelle envolée lyrique, presque proustienne j'en conviens, mais néanmoins tout à fait compréhensible pour peu que l'on prenne la peine de lire attentivement en analysant correctement la ponctuation précise et la structure grammaticale, propositions principales et subordonnées (ordre et méthode, je vous dis, ordre et méthode !)

Et je sens venir à moi une vague, que dis-je, une vague, une déferlante, un raz-de-marée, un tsunami de reconnaissance !!! Et je vous entends déjà applaudir, m'acclamer, chanter mon génie et célébrer mon talent, fêter ce jour béni des dieux où j'ai enfin nourri votre appétit littéraire, apaisé votre soif de mots et satisfait ce désir de me lire qui vous consumait et hantait vos nuits et vos jours !

Soyez heureux, rendez-vous compte, ici je vous fais don d'un peu de mon âme en avouant enfin ma méthode infaillible pour ne jamais être à court de mots et ne jamais rendre copie blanche ! Ah, comme j'espère que les correcteurs se sont autant amusés que moi, parce que, franchement, il n'y a pas plus désopilant, louez mon humour décapant !

Voyez : tout ceci... et je n'ai rien dit !!!

Narcisse et Echo, John Williams Waterson (1903)

* d'aucuns, plus au courant de mes frasques que les autres, pourraient considérer que si, j'ai déjà plongé un peu trop profondément dans mes délires en me parlant un peu trop à moi-même et en me répondant (am I the one who's speaking, or the one who's listening to what I am talking about ???) ... :D

Chanson humeur du moment



I put a spell on you (Screamin' Jay Hawkins cover)

I put a spell on you, because you're mine
You'd better stop the things that you do
I ain't lyin', no, I ain't lyin'
I just can't stand it, baby, for you're always runnin' around
I can't stand the way you're always puttin' me down
I put a spell on you, because you're mine

I put a spell on you, because you're mine
You'd better stop the things that you do
Lord knows I ain't lyin', said I ain't lyin'
I just can't stand it, baby, the way you're always tryin' to put me down
I just can't stand the way you're always runnin' around
I put a spell on you, because you're mine
Because you're mine

I said I love you, I love you, I love you, oh baby how
I don't care if you don't want me
I said I'm yours, I'm yours right now
I put a spell on you, because you're mine
I put a spell on you
I just can't stand the way you're always tryin' to put me down
I put a spell on you ! (x3)

Alan Price